23 mars 2009
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Lu dans Metro du Mercredi 18 et du Jeudi 19 Mars 2009, dans Direct Matin du Mercredi 18 et du Jeudi 19 Mars 2009 et dans Libération du Jeudi 19 Mars 2009.
Information largement reprise par la presse , l'annonce par la Ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie des premières statistiques sur le sujet des bandes en France.
L'étude estime à 222 le nombre de bandes en France, dont 79% localisées en région parisienne (175 bandes). Elles seraient constituées d'environ 2500 membres permanents et de 2500 membres plus occasionnels.
Ces chiffres ne doivent pas faire croire à une réalité "à l'américaine". Toujours selon l'étude, il ne s'agit pas là de gangs au sens où on l'entend outre-Atlantique : les bandes n'ont pas de chefs attitrés, le modèle français rejetant semble-t-il toute forme d'autorité. Elles sont plutôt orientées par 1 ou 2 leaders charismatiques, que le reste des membres suit.
L'ancrage est également plutôt territorial, voire résidentiel : le territoire, la cité, l'immeuble, le collège ou le lycée forment l'enracinement des bandes françaises, à contrario des Etats-Unis, ou l'ancrage est plutôt ethnique (blancs, noirs, latinos).
98% des membres des bandes françaises seraient des garçons et 47% des mineurs. Il semblerait qu'ils seraient relativement bien armés, principalement d'armes blanches : couteaux, machettes, batte de baseball. Mais des armes à feu circuleraient dans les banlieues, alimentées par l'Est depuis la fin du conflit dans les Balkans (ex-Yougoslavie).
L'étude ne précise pas quel est le but de ces bandes (violence, criminalité, trafic ?). Par ailleurs, l'ex-chef de bande et auteur de "J'étais un chef de gang" (Ed. La découverte), Lamence Madzou, s'interroge sur la réalisation de cette enquête et la méthodologie utilisée pour comptabiliser les bandes. Selon lui, mais aussi selon la police de terrain, on a plus affaire un des très petits groupes de copains, capable de s'amalgamer en masse pour suivre les leaders en cas d'événement grave dans le quartier (heurt avec la police, contrôle qui dégénère, blessure ou mort à la suite de course-poursuite, etc…). Ce qui rend extrêmement difficile l'identification des auteurs, à la différence encore une fois des USA, ou tenues vestimentaires et tatouages disent clairement l'appartenance à des gangs.
Face à ces chiffres, le chef de l'Etat et le gouvernement annonce des mesures :
- L'appartenance à une bande agressive "en connaissance de cause" sera désormais passible de 3 ans d'emprisonnement
- L'intrusion en bande dans un établissement scolaire sera transformé en délit (vs une contravention jusqu'à présent)
- 400 établissements scolaires, dont les 100 jugés les "plus à risque", seront équipés de caméras de surveillance,
- D'ici à fin 2010, 100 unités territoriales de quartier verront le jour, ainsi que 23 compagnies de sécurisation. Elles comporteront 150 fonctionnaires chacune, formés au maintien de l'ordre dans les quartiers sensibles.
A suivre, donc.
Information largement reprise par la presse , l'annonce par la Ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie des premières statistiques sur le sujet des bandes en France.
L'étude estime à 222 le nombre de bandes en France, dont 79% localisées en région parisienne (175 bandes). Elles seraient constituées d'environ 2500 membres permanents et de 2500 membres plus occasionnels.
Ces chiffres ne doivent pas faire croire à une réalité "à l'américaine". Toujours selon l'étude, il ne s'agit pas là de gangs au sens où on l'entend outre-Atlantique : les bandes n'ont pas de chefs attitrés, le modèle français rejetant semble-t-il toute forme d'autorité. Elles sont plutôt orientées par 1 ou 2 leaders charismatiques, que le reste des membres suit.
L'ancrage est également plutôt territorial, voire résidentiel : le territoire, la cité, l'immeuble, le collège ou le lycée forment l'enracinement des bandes françaises, à contrario des Etats-Unis, ou l'ancrage est plutôt ethnique (blancs, noirs, latinos).
98% des membres des bandes françaises seraient des garçons et 47% des mineurs. Il semblerait qu'ils seraient relativement bien armés, principalement d'armes blanches : couteaux, machettes, batte de baseball. Mais des armes à feu circuleraient dans les banlieues, alimentées par l'Est depuis la fin du conflit dans les Balkans (ex-Yougoslavie).
L'étude ne précise pas quel est le but de ces bandes (violence, criminalité, trafic ?). Par ailleurs, l'ex-chef de bande et auteur de "J'étais un chef de gang" (Ed. La découverte), Lamence Madzou, s'interroge sur la réalisation de cette enquête et la méthodologie utilisée pour comptabiliser les bandes. Selon lui, mais aussi selon la police de terrain, on a plus affaire un des très petits groupes de copains, capable de s'amalgamer en masse pour suivre les leaders en cas d'événement grave dans le quartier (heurt avec la police, contrôle qui dégénère, blessure ou mort à la suite de course-poursuite, etc…). Ce qui rend extrêmement difficile l'identification des auteurs, à la différence encore une fois des USA, ou tenues vestimentaires et tatouages disent clairement l'appartenance à des gangs.
Face à ces chiffres, le chef de l'Etat et le gouvernement annonce des mesures :
- L'appartenance à une bande agressive "en connaissance de cause" sera désormais passible de 3 ans d'emprisonnement
- L'intrusion en bande dans un établissement scolaire sera transformé en délit (vs une contravention jusqu'à présent)
- 400 établissements scolaires, dont les 100 jugés les "plus à risque", seront équipés de caméras de surveillance,
- D'ici à fin 2010, 100 unités territoriales de quartier verront le jour, ainsi que 23 compagnies de sécurisation. Elles comporteront 150 fonctionnaires chacune, formés au maintien de l'ordre dans les quartiers sensibles.
A suivre, donc.