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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 16:34

Nous l'avons évoqué, l'usage de la plate-forme de combat prend tout son sens dans les exercices dynamiques qui miment au plus près l'agression, ce que les anglo-saxons nomment RBSD pour "Reality Based Self Defense" (self défense basée sur la réalité).

L'une des clés –mais c'est loin d'être la seule- est de parvenir à faire coller son attitude physique à son discours oral, de telle manière que les gestes soulignent les mots, tout en nous permettant : d'être couvert ET prêt à l'action.

En plus de la posture de base décrite ici, voici quelques autres exemples pour ceux d'entre vous qui sont moins familiers avec ce concept.

Posture bras devant les partie génitales ou superposés (et non croisés).
Peut correspondre à une posture d'attente (bus, métro, …), de garde discrète (porte), ou d'attention générale ("j'écoute ce que vous dites"). Découvre la tête, mais donne l'air sûr de soi.
Possibilité de contre-attaque en double frappe haut et bas avec les mains ouvertes (paumes ou côté de la main)


Posture de réflexion (une main au visage, l'autre devant le corps). Peut correspondre à une forme de réflexion  ("La rue Lecourbe, heu… franchement, je ne sais pas…") ou d'écoute attentive ("Mmmhh, je comprends ce que vous dites, c'est intéressant").
Possibilité de contre-attaquer en frappe haute au visage (type Teicho –talon de paume), avec un contrôle bas (ou une frappe)


Posture "grattage de tête" (une main gratte la tête, avant-bras et bras protègent un coté, le coude pointé protège la tête). Là aussi, correspond à une forme de réflexion, ou à un simple réflexe naturel (ça me gratte vraiment !). Utile tant de face que lorsque l'on croise quelqu'un de suspect.
NB : Attention à ne pas initier le geste de manière sèche, ce qui peut être pris pour une provocation.

Possibilité de contre-attaque en rabattant le bras (frappe de la main sur le sommet de la tête, ou écorchement des yeux avec les doigts), ou possibilité de rentrer dans l'agresseur coude en avant (mouvement de tout le corps)


D'autres postures existent. C'est en s'exerçant en "live" avec un partenaire, en dialoguant réellement, que l'on apprend à "parler avec les  mains".
Démarrez tranquillement et montez en pression petit à petit, vous verrez que vous redécouvrirez les techniques de votre art ou sport et que vous les appréhenderez de manière plus réalistes.
Peut-être certaines que vous aimiez vous sembleront soudain inapplicables, tandis ce que d'autres, jusque là délaissées, reviendrons sur le devant de la scène.

Bonne découverte !

AVERTISSEMENT : cet article n'est édité que dans un but de rappel pour les élèves du club, où comme source de découverte et d'information pour des lecteurs non pratiquants. L'association décline toutes responsabilités pour les incidents ou accidents pouvant survenir suite à l'exécution de la technique décrite ci-dessus, en dehors d'un espace d'entraînement prévu à cet effet et sous la supervision d'un professeur diplômé d'Etat.

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26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 12:12
Aujourd'hui, on fait simple et on vous renvoit vers l'excellent blog de nos amis de l'ACDS Belgique pour découvrir :

- la review du livre de Dennis Martin "Working with warriors", l'autobiographie de Dennis qui revient sur son passé de karateka de classe international et son expérience en tant que portier/ videur.
C'est ici.
- une interview de Dennis réalisé par le Rédac' Chef du blog, et qui vous permettra de mieux cerner ce personnage incontournable de la self contemporaine. C'est ici.

Bonne lecture !
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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 14:36

Si vous êtes familier d'une posture de garde de self défense telle que nous l'avons définie dans notre article précédent (ici), l'étape suivante sera pour vous de travailler la phase de dialogue en amont de l'altercation physique.

Lors de cette phase d'altercation, l'agresseur tente de vous impressionner et cherche à prendre l'ascendant, tant physique (sa masse, mais aussi ses gestes et son placement par rapport à vous) que psychologique (annihilation de votre volonté de défense par le sens, le débit et le volume de parole).
Une des raisons de l'attaque, c'est que cet ascendant est pris et que  les chances de succès sont jugées suffisantes pour passer à l'attaque.

Une autre des raisons de l'attaque peut-être que votre attitude fasse "péter les plombs" de l'agresseur, qui n'a d'autre porte de sortie nerveuse que de passer à l'attaque, même s'il n'est pas sûr de gagner. Ce n'est bien sûr pas votre intérêt d'en arriver là.

Prendre une garde mains ouvertes levées est déjà une bonne habitude, pour les raisons expliquées dans notre article précédent : gestion de la distance, posture non agressive, posture qui n'a pas l'air d'une garde, ni pour l'agresseur ni pour les témoins éventuels.

Tout le talent va maintenant être de faire évoluer cette position, afin de ne pas apparaître figé (et donc paraître pour le moins bizarre, sinon suspect).

2 voies pour se faire :

1. Faire évoluer la garde des mains : c'est le fameux "parlé italien" évoqué dans l'article précédent. Vos mains illustrent vos paroles, et reflètent vos mots. Elles passent de la perplexité à la surprise, à l'ennui, à l'interrogation, etc. En enchaînant ces poses on évite de rester figé, tout en restant en garde et couvert, près à réagir : l'aspect caricatural n'est pas un problème, tant que les gestes sont placés sur les bonnes phrases, de manière illustrative


2. Faire évoluer votre positionnement dans l'espace : plutôt que de rester statique sur place, n'hésitez pas à bouger. Pour se faire, chercher à tourner vers la droite ou la gauche de l'agresseur, pour vous placer de trois quart par rapport à lui. Non seulement cela l'empêche de vous avoir cadré devant lui (ce qui facilite son attaque), mais cela ouvre également votre angle de vue sur un de vos côtés, voir sur l'arrière si vous ajoutez un petit coup d'œil. Un excellent moyen de voir si votre agresseur n'a pas un ou des complices prêt à vous attaquer de derrière.

Au dojo, le travail des partenaires va donc consister à vous interviewer, avec ou sans intentions d'attaque. A vous de vous placer convenablement, et de gérer à la fois la parole, les gestes et le placement dans l'espace, comme vous seriez obligé de le faire dehors.

Points clé à vérifier, lors du débrief avec votre partenaire :
- Etiez vous toujours en garde d'une manière ou d'une autre ? Si votre partenaire a lancé une attaque, est-ce parce qu'il a senti un "trou" et qu'il en a profité ?
- Sembliez-vous naturel, ou vos gestes étaient-ils trop téléphonés ? trop visibles ? Qu'en ont pensé les éventuels témoins (vos autres camarades de cours) ?
- Avez-vous su répondre, parler avec l'agresseur et désescalader la situation ? Vos gestes ont-ils bien accompagner vos mots, sans contre-temps ?
- Avez-vous su bouger, ou étiez-vous figé ?
- Avez-vous su rester à la bonne distance, ou dialogue aidant, votre partenaire a-t-il réussi à venir au corps-à-corps ?
- Enfin, avez-vous su contrer, bloquer, esquiver l'attaque à partir de votre plate-forme de combat ?

Ces bases avancées acquises, vous pourrez passer aux agresseurs multiples, aux agresseurs armés, etc…

La seule limite est votre imagination.

Bon entraînement.

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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 14:42
"Pas mal, pas normal", on en a déjà parlé, c'est le nom de notre blog et un raccourci de notre esprit bon enfant mais studieux à l'entraînement.
Transpirer oui, mais avec le sourire !

Aussi nous ne resistons pas au plaisir d'exhumer un sketch fameux des Deschiens, qui semble taillé sur mesure pour décrire l'ambiance particulière qui est la notre, surtout lors de l'échauffement.

Au delà des éclats de rire, il aura également le mérite d'expliquer aux plus jeunes de nos élèves d'où vient le fameux "On n'a même pas le droit à un petit Benco, avant les abdos ?" qu'on entend parfois pendant les cours.


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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 13:08
Ayé, à force d'écrire des trucs et des machins (113 articles quand même !), ça fait 1 an que notre blog "Pas mal, pas normal" est ouvert !

Merci à tous nos lecteurs réguliers ou occasionnels, n'hésitez pas à passer notre URL à vos amis ou à la mettre dans vos favoris ou sur votre propre site web ou blog. Plus il y a de gens sensibilisés à la self préservation, plus nous sommes contents !

Allez, on souffle notre bougie, on mange notre part de gâteau et on repart à l'entraînement :-)

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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 19:55

Les anglo-saxons, qui entre-autres talents ont celui du sens de la formule et des acronymes, ont émaillé la pensé de la self défense de quelques formules chocs.

KISS en est une. Cela signifie simplement "Keep It Simple, Stupid !", que l'on peut traduire approximativement pas "Fais des choses simples, crétin !"

C'est une manière de se souvenir qu'en matière de self-défense, le plus est l'ennemi du bien.

2 axes de réflexion :

1. Apprendre des choses trop compliqués est inutile, car le stress rend difficile voire impossible  l'exécution des mouvements demandant une coordination motrice fine. Dès lors, les superbes techniques alambiquées qui passent au dojo sur partenaire plus ou moins consentant, risque de finir en eau de boudin dans la rue.
2. A vouloir apprendre trop de choses, on risque de ne se souvenir d'aucune. Certes, il doit bien exister une dizaine de techniques pour se débarrasser d'une saisie directe au revers, mais d'une part, vous n'avez pas besoin d'en connaître 10, mais de connaître celle qui marche pour vous et vous convient. Et d'autre part, pendant que vous vous échinez à apprendre 10 techniques, vous ne passez pas le temps suffisant sur la technique qu'il vous faut vraiment. Votre entraînement et donc votre efficacité sont dilués.

Il est donc du devoir du professeur mais aussi de l'élève engagé dans la voie d'une self défense réaliste et efficace de raffiner le corpus technique pour n'en garder que la substantifique moelle, ce qui marche pour tous et tout le temps. Cet "appauvrissement" apparent n'en est pas un, car il est la clé d'une efficacité accrue.

Donc la prochaine fois que vous vous surprendrez à vous demander quand est ce que votre professeur vous apprendra une technique inédite, souvenez-vous que vous avez encore pas mal de boulot sur celles que vous croyez déjà connaitre déjà et KISS !!

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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 18:22

Depuis quelques temps, nous étudions au sein du Ju Jitus Paris 16 les attaques et défenses liées au couteau. Il nous paraît important de prendre de temps en temps un peu de recul et de se poser pour analyser les mythes et légendes qui entourent encore trop souvent les armes blanches et leur utilisation.

Nous cédons pour cela la parole aujourd'hui à un expert de la self défense au couteau, Craig Douglas, en traduisant un de ses articles paru sur Internet et justement intitulé "Le mythe de l'armement proportionnel". (Les anglophones pourront le lire en VO directement
ici)
Craig est un officier de police spécialisé dans la lutte antidrogue, basé dans le sud des Etats-Unis, ce qui lui a valu son surnom de "SouthNarc". Il est expert en self défense à l'arme blanche et a lui même imaginé des designs des couteaux de défense. Il enseigne aux forces de l'ordre et au civils, au cours de stage et de séminaires (NB : la loi américaine du port d'arme diffère selon les Etats, et dans certains le port est autorisé. Rappel : ce n'est pas le cas en France).

Mais voyons ce que Craig a à nous dire :

"Généralement, quand on suit un entraînement ou un cours, ce que l'on reçoit, c'est la vision qu'a l'instructeur d'une confrontation et les moyens de la prévenir ou de la "traiter" selon lui. Beaucoup de choses peuvent être glanées au sujet des points de références de quelqu'un envers les réalités de la self défense en examinant les méthodes qu'il prône.
C'est important du point de vue de l'assurance que vous vous entraînez bien dans un système qui corresponde aux réalités d'un combat pour la vie ou la mort.

Un des principaux domaines dans lequel je vois un manquement des instructeurs est la croyance que 2 individus dans une confrontation vont être armés de manière équivalente. Les instructeurs vont sans doute reconnaître que des forces différentes dans une confrontation sont chose courante, mais est-ce que leur instruction reflète bien ce point ?
Un exemple : beaucoup d'instructeurs de couteau enseignent un système qui est basé sur le fait de maintenir la distance et de couper les membres adverses avec son propre couteau quand ils arrivent à l'intérieur de notre propre cercle de protection. La suite est généralement un énoncé du type : "Si vous pouvez maintenir la distance, vous devez le faire, puisque vous ne voulez pas vous rapprochez de sa lame". Arrêtons-nous maintenant ici et réfléchissons un moment.
Ce que cela implique c'est qu'il a un couteau et que vous avez un couteau, que chacun d'entre vous a réussi à accéder à son propre couteau et que vous êtes à distance. Avec quelle fréquence est ce que cela arrive réellement, les gars ? D'après mon expérience, pas très souvent.

Avançons donc quelques idées, point par point.

Les "bad guys" réels ne sont pas stupides. La plupart ne prendront pas la décision d'attaquer tant que les probabilités (de succès) ne sont pas en leur faveur. Ils auront généralement une arme et un copain ou deux. La plupart du temps, ils n'approcheront pas quelqu'un qu'ils perçoivent comme une cible difficile. C'est là que le fait de ne pas avoir l'air d'une "nourriture" prend tout son sens. Votre boulot est d'être alerte et d'être capable de voir une menace avant qu'elle n'arrive à l'intérieur de votre sphère protectrice. S'ils décident d'attaquer, ils devront se rapprocher pour le faire. Ils useront peut-être d'une ruse ou de "fausses directions" délibérées. Ils ne vous laisseront certainement pas voir une arme dans leur main et ne vous donnerons pas le temps de fuir.
Donc s'il est probable que le "bad guy" ne vous laisse pas voir son arme à distance, alors pourquoi voyons-nous toujours des systèmes et des méthodes qui enseignent des distances de combat dans lesquelles le défenseur et l'attaquant sont armés de manière équivalente ? Est-ce qu'aucun des deux protagonistes laisserait l'autre sortir son arme s'il a le choix ?

Donc, à ce point, que pouvons nous faire pour augmenter nos avantages ?
Si vous voyez une menace à l'avance et la reconnaissez comme telle, c'est sans doute une bonne idée d'au minimum empoigner votre outil de défense, que se soit une arme à feu, un couteau, ou une bombe de gaz. Nous voulons faire cela car établir une saisie de notre outil de défense est la partie la plus difficile de tout le processus de sortie d'un outil pour le mettre en action. Cela est du au fait que la majorité des outils de défense doivent être de nos jours gardés dissimulés sur notre corps, et les "arracher" à plusieurs couches de vêtements est la partie la plus lente de la trajectoire (de mise en œuvre de l'outil). Quand nous établissons la saisie de notre outil, une reconnaissance /prise de conscience du "bad guy" doit être faite et une posture/ gestuelle agressive du corps doit être utilisé. Qu'est ce que je veux dire ici ?

Imaginez-vous un gars qui s'approche rapidement de vous, sa main droite est dans la poche de son manteau. Vous reculez avec votre pied fort, établissant dans le même temps une saisie de votre arme. Dans le même temps, vous levez votre main "neutre" (= qui ne tient pas l'arme), symbolisant le signe universel "Stop", une sorte de "barrière" à une main si vous voulez (cf. concept de la "fence"). Maintenant, vous demandez au gars, sur un ton sérieux "Que voulez-vous ?", tout en maintenant un contact oculaire.

Ce que nous avons fait à ce point, c'est gérer la partie la plus lente de l'accès à notre outil de défense, prit une posture protectrice et challengé le gars d'une manière non agressive. Nous lui avons également envoyé quelques messages. Premièrement, que nous l'avons vu et deuxièmement, que nous sommes potentiellement armé. Les "bad guys" portent leurs outils aux même endroits que les "good guys", donc quand ils voient votre main disparaître à votre taille ou dans une poche, ils vont très probablement supposer que vous êtes armé. Ce que nous n'avons pas fait, c'est dire quoi que se soit de provoquant ou brandir une arme à la vue et au su de tous (témoins).

Nous pourrions très bien avoir une lecture erronée de la situation (le "bad guy" étant juste un "good guy" dans un mauvais jour qui cherche un mouchoir dans sa poche). Ce processus permet une certaine marge d'erreur dans notre jugement. Même si ce n'est pas un "bad guy", la plupart d'entre nous vont quand même réagir à une langage de corps agressif. Souvenez-vous que la plus grande partie de notre communication est non verbale.

Cela dit, parfois nous ne voyons pas la menace, et ils sont sur nous avant que nous ayons pu établir une saisie préventive (de l'outil de défense). Rappelez vous quand je vous est dit tout à l'heure que les "bad guys" n'étaient pas stupides. Vous pouvez être assuré que son arme, et il y en aura probablement une, sera dans sa main, et dehors là où il peut directement s'en servir.
Il va la garder cachée mais dans sa main, fermer la distance et ne vous laisser la voir que quand il sera sur vous. Cela n'a pas d'importance si c'est une arme à feu ou un couteau.

Et maintenant, où est la distance ? Est ce qu'il y a une place dans cette confrontation pour se demander si une saisie lame du couteau vers le haut est meilleure qu'une saisie où la lame du couteau serait vers le bas ? Qu'en est il de la question de savoir si couper un membre au lieu du corps arrêtera l'attaque de l'assaillant, avant que nous "escaladions" jusqu'à lui planter le torse avec de l'acier ? Est ce qu'un quelconque des arguments des différents systèmes que nous avons étudié est seulement utile ici ? Je ne pense pas.

A ce moment là, la seule chose que nous pouvons faire est de gérer l'attaque de l'arme à mains nues. A un moment, pendant que nous le faisons, une opportunité se présentera peut-être pour accéder à notre outil de défense au cours du combat. Ce talent (d'accéder à l'arme en cours de combat) doit être pratiqué et incorporé à votre entraînement. De plus, si vos outils de défense n'ont pas été préparé de manière optimale pour ce type de scénario, vous ne serez peut-être pas capable de les mettre en œuvre.

Est ce que vous pensez vraiment que vous allez pouvoir accéder à votre couteau pliant, et l'ouvrir avec le pouce après avoir géré une attaque d'un voleur qui vous a juste mis son couteau sous la gorge au cours d'un vol ? Et voici un point très important : si vous avez annihilé avec succès une arme adverse (dans la première phase, donc à mains nue), alors il y a une forte possibilité que l'agresseur soit "hors de combat" ce qui annule probablement toute justification légale du fait que vous sortiez vous même votre propre arme (= cadre de la légitime défense). Pensez-y.

Alors, quels sont les paramètres ? C'est très simple. Le "bad guy" ne sera pas à distance et ne brandira pas son arme, vous donnant le temps et la possibilité de vous armer vous-même. S'il choisit de s'en prendre à vous, c'est probablement parce que votre vigilance a fait défaut. Même de cette manière, il ne va pas se rapprocher de vous sans arme, et s'il le fait, c'est parce qu'il a un partenaire qui est très probablement armé.
Donc l'idée que les confrontations commencent avec chacun des participants tout deux armés de manière égale et proportionnelle est un mythe.

Soit vous allez voir la menace et vous allez vous préparer pour une rencontre armée possible, soit vous allez être agressé avant même de savoir que c'est une attaque armée, et vous allez devoir vous défendre à mains nues puis accéder à votre arme pendant le combat (si vous en avez une).

Dans les deux cas, c'est généralement disproportionné.
Couteau contre couteau à distance, pistolet contre pistolet à distance sont des scénarios qui vont très rarement se présenter dans la self défense du citoyen d'aujourd'hui.

Une fois que ces paramètres sont compris, alors nous pouvons prendre des décisions concernant le "hardware" (= l'équipement de défense (NdT)) et le "software" (= la méthode d'entraînement (NdT)).

J'encourage tout le monde à prendre la réalité de la rencontre armé disproportionnée comme test de l'efficacité d'un système dit "efficace dans la rue".

http://www.shivworks.com/

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 16:48

Lu dans Direct Matin du Jeudi 19 Mars 2009

Le Stoper C2 de la société Taser, (on en parlait
ici) qui reprenait en adaptation civile le principe du pistolet à impulsion électrique des forces de l'ordre, pourrait être interdit de vente libre.

En effet, le produit est disponible à la vente sur des sites Internet, moyennant 499€ et quelques formalités dont une formation obligatoire d'une heure.

Trois cents modèles auraient déjà été vendus, mais la commission mandatée par Michèle Alliot-Marie, Ministre de la Défense, pourrait statuer pour un classement du C2 en arme de 4ème catégorie, nécessitant alors pour l'achat le permis de port d'arme.

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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 19:58

Une des vastes questions abordée par les arts martiaux, les sports de combat et la self défense est celle de la garde.


Cette notion est claire dans un cadre sportif ou démonstratif : il s'agit de trouver le meilleur rapport protection/réactivité en fonction des règles de l'art ou du sport concerné. Ainsi, les sports interdisant les frappes au visage autorisent une garde des mains basse. Les sports interdisant les saisies ont également une garde différente de ceux les autorisant. Il en va de même pour les coups de pieds : lorsqu'ils sont interdits dans les jambes, la posture du bas du corps diffère des sports pour lesquels les attaques basses sont admises.


Il en va tout autrement dans le cadre de la self défense, car si le rapport protection/réactivité reste primordial, d'autres facteurs sont à prendre en compte. Il s'agit :
- De l'aspect visible/ identifiable de la posture de garde
- De la capacité d'une posture unique à permettre de faire face à un maximum d'attaques différentes (tous usages vs spécialisation)
- De la capacité de cette posture de garde d'être évolutive et non figée, pour "suivre" l'évolution des situations
- De sa capacité à permettre l'usage des mains nues ou d'armes diverses sans pour autant nécessiter un apprentissage très différent (usage mains nues et armées similaire)


Dès lors, force est de faire les constats suivants :


1. Les gardes sportives ou martiales ne sont pas les mieux adaptées au cadre de la self défense.

- Elles sont visibles et reconnaissables par l'agresseur, et peuvent constituer un acte de défi, ou peuvent être interprétées comme une volonté d'en découdre. Elles n'aident donc pas à calmer la situation.
- Etant visibles, elles annulent l'effet de surprise éventuel d'une attaque ou d'une contre-attaque.
- Elles sont visibles et reconnaissables par des témoins :  dès lors, en cas de conflit, il sera plus difficile de prétendre avoir voulu calmer les hostilités.


2. L'absence totale de garde n'est pas non plus une solution.
Certaines écoles font travailler les élèves en partant bras ballants, arguant que "dans la rue, on ne peut pas prendre de garde", et qu'il faut s'entraîner à réagir à partir d'une position de base.
Il nous semble que cette manière de penser n'est exacte que dans les cas somme toute rares d'embuscades et "d'attaques sans prévenir".
D'une part, ces formes d'attaques doivent être prévenues par une vigilance de tout les instants (code jaune ou orange), qui permet quand même une forme de garde instinctive. D'autre part, ces attaques sont plus rares qu'il n'y paraît, par rapport aux "agressions" du quotidien, qui démarrent souvent par une phase verbale (incivilités, "interview" dans le but de détourner l'attention, etc…)
Se passer de garde dans ce type de situation nous paraît bien dommage. Or, face à quelqu'un qui nous crie dessus, il est difficile de justifier la prise d'une garde d'art martiaux ou de sport de combat, qui sera immédiatement  jugée agressive et jettera de "l'huile sur le feu"


3. La garde de self-défense doit être une plate-forme de combat

C'est la quadrature du cercle : une pose discrète, passe-partout, qui soit apaisante, mais constitue en même temps une bonne protection, et donne la possibilité d'attaquer ou de contre-attaquer de manière efficace.

Pour se faire, une solution est d'adopter une posture naturelle, pieds écartés largeur des hanches, légèrement décalés. Les mains sont écartées, largeur et hauteur des épaules à peut près. Les paumes ouvertes sont tournées vers l'extérieur.
Cette posture présente plusieurs avantages. De l'extérieur, elle donne un signe clair d'apaisement, les mains ouvertes signifiant de manière universelle "je suis sans armes et je recherche la paix". Cette posture convient donc très bien dans une phase de désescalade verbale, lorsque l'on cherche à contrôler la situation en l'apaisant : la gestuelle renforce la parole.
Les bras semi-fléchis maintiennent une distance et servent de "senseurs". Ils rendent plus difficile l'approche au corps-à-corps, et de plus, seule une personne mal intentionnée ira s'approcher, toucher ou bousculer les bras. C'est la théorie développé par les pratiquants anglais, qui nomment cette posture "The fence", la barrière.
Dès que l'adversaire ose toucher vos bras, ou les bousculer, vous devez monter votre attention d'un cran, car cela démontre la motivation de votre agresseur.


De cette posture de garde de self-défense, il est assez facile de casser la distance pour entrer en contre-attaque dès que l'adversaire dévoile clairement ses intentions, par exemple par une saisie ou une frappe.

1. Une des solutions consiste à avancer une jambe (poids vers l'avant), et à tendre les deux bras, tel un fer de lance, et venir placer les 2 mains sur le visage ou la poitrine de l'adversaire. La tête est rentrée dans les épaules et dans les bras (les oreilles touchent les biceps). Cette position permet d'entrer dans la garde adverse, ou sert également de contre "universel" à la plupart des attaques de bras les plus fréquentes.
Une fois le contact établi, passer aux frappes qui s'imposent (coudes, genoux, baffes, etc…)




2. Une autre solution, elle aussi universelle, consiste une fois de plus à rentrer dans la distance (avancer un pied, poids vers l'avant), tout en venant verrouiller le coude le long du visage (comme si on se recoiffait les cheveux). Le bras choisi importe peu, droite ou gauche. Le coude forme une pointe qui vient percuter l'adversaire (sans chercher à viser, là où ça touche, c'est bien !), tout en masquant la moitié de votre visage. L'autre main est tendue devant vous, elle cherche à frapper le visage adverse, ou à parer une attaque.
Là encore, une fois l'entrée réalisé, poursuivez par la technique de votre choix.


Bien entendu, il ne s'agit pas de prendre cette garde de self défense lors d'une altercation orale, et de rester figer tel un robot face à la menace. Vous aurez bien vite l'air tout aussi bizarre que si vous aviez pris la garde étrange d'un art martial exotique.

L'intérêt de cette plate-forme de combat, de cette posture du corps et des mains est qu'elle permet d'évoluer tout en parlant, en suivant le dialogue. C'est ce que nous appelons "parler italien", comme les italiens qui parlent avec les mains. Mais la logique de cette gestuelle est toujours la même : maintenir une distance, lancer des senseurs, être positionné afin de rendre difficile l'attaque adverse, et facile votre contre ou votre riposte, mais masqués.


Nous reviendrons sur ce point dans un prochain article.

Bon entraînement.

AVERTISSEMENT : cet article n'est édité que dans un but de rappel pour les élèves du club, où comme source de découverte et d'information pour des lecteurs pratiquants ou non pratiquants. L'association décline toutes responsabilités pour les incidents ou accidents pouvant survenir suite à l'exécution des techniques décrites ci-dessus, en dehors d'un espace d'entraînement prévu à cet effet et sous la supervision d'un professeur diplômé d'Etat.

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 14:56
Lu dans Metro du Mercredi 18 et du Jeudi 19 Mars 2009, dans Direct Matin du Mercredi 18 et du Jeudi 19 Mars 2009 et dans Libération du Jeudi 19 Mars 2009.

Information largement reprise par la presse , l'annonce par la Ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie des premières statistiques sur le sujet des bandes en France.

L'étude estime à 222 le nombre de bandes en France, dont 79% localisées en région parisienne (175 bandes). Elles seraient constituées d'environ 2500 membres permanents et de 2500 membres plus occasionnels.

Ces chiffres ne doivent pas faire croire à une réalité "à l'américaine". Toujours selon l'étude, il ne s'agit pas là de gangs au sens où on l'entend outre-Atlantique : les bandes n'ont pas de chefs attitrés,  le modèle français rejetant semble-t-il toute forme d'autorité. Elles sont plutôt orientées par 1 ou 2 leaders charismatiques, que le reste des membres suit.
L'ancrage est également plutôt territorial, voire résidentiel : le territoire, la cité, l'immeuble, le collège ou le lycée forment l'enracinement des bandes françaises, à contrario des Etats-Unis, ou l'ancrage est plutôt ethnique (blancs, noirs, latinos).

98% des membres des bandes françaises seraient  des garçons et 47% des mineurs. Il semblerait qu'ils seraient relativement bien armés, principalement d'armes blanches : couteaux, machettes, batte de baseball. Mais des armes à feu circuleraient dans les banlieues, alimentées par l'Est depuis la fin du conflit dans les Balkans (ex-Yougoslavie).

L'étude ne précise pas quel est le but de ces bandes (violence, criminalité, trafic ?). Par ailleurs, l'ex-chef de bande et auteur de "J'étais un chef de gang" (Ed. La découverte), Lamence Madzou, s'interroge sur la réalisation de cette enquête et la méthodologie utilisée pour comptabiliser les bandes. Selon lui, mais aussi selon la police de terrain, on a plus affaire un des très petits groupes de copains, capable de s'amalgamer en masse pour suivre les leaders en cas d'événement grave dans le quartier (heurt avec la police, contrôle qui dégénère, blessure ou mort à la suite de course-poursuite, etc…). Ce qui rend extrêmement difficile l'identification des auteurs, à la différence encore une fois des USA, ou tenues vestimentaires et tatouages disent clairement l'appartenance à des gangs.

Face à ces chiffres, le chef de l'Etat et le gouvernement annonce des mesures :
- L'appartenance à une bande agressive "en connaissance de cause" sera désormais passible de 3 ans d'emprisonnement
- L'intrusion en bande dans un établissement scolaire sera transformé en délit (vs une contravention jusqu'à présent)
- 400 établissements scolaires, dont les 100 jugés les "plus à risque", seront équipés de caméras de surveillance,
- D'ici à fin 2010, 100 unités territoriales de quartier verront le jour, ainsi que 23 compagnies de sécurisation. Elles comporteront 150 fonctionnaires chacune, formés au maintien de l'ordre dans les quartiers sensibles.

A suivre, donc.
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Bienvenu sur notre blog. Si vous venez d'arriver, nous vous recommandons la lecture de notre premier article qui vous expliquera mieux notre démarche. Vous pouvez le lire en cliquant ici.

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Protection Rapprochée

Le livre de Philippe Gouedard , intitulé "Protection Rapprochée Personnelle : légitime défense & actions préventives" est paru.
Il présente notre approche d'une self protection globale, qui commence en amont par un ensemble de conseils de prudence et de bon sens. Ce n'est donc pas un recueil de techniques.
Le livre est disponible chez les libraires réels et virtuels au prix de 19€50.