Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 12:37

Comme nous l'avons vu dans nos articles précédents (ici et ici), le port d'arme par les civils est interdit en France (même si la vente et la détention d'armes de 6ème catégorie est autorisée)

Cela veut-il dire qu'il est interdit de se défendre avec une arme en France ? OUI (sauf professionnels)
Cela veut-il dire qu'il est interdit de se défendre avec un objet en France ? NON

C'est une nuance importante. En effet, vous avez le droit de vous défendre avec des objets usuels face à une agression : une canne, un parapluie, une veste, un sac, une ceinture, un livre, un magazine, un stylo, une chaise, une bouteille, une branche, une pierre, etc, peuvent constituer des objets pour vous défendre.
C'est ce que l'on appelle les armes par destination : des objets détournés de leur usage premier et transformés pendant un court laps de temps en arme de défense.

Pour autant, pour rester dans le cadre de la légitime défense, toutes les règles décrites dans le premier article de cette série doivent s'appliquer, et notamment la proportionnalité de la riposte par rapport à l'attaque.
Il est donc important de ne pas utiliser d'objet comme arme si l'attaque est bénigne (une baffe ne justifie pas un coup de bouteille ou de chaise).
Pour simplifier, nous dirons que l'usage d'un objet est particulièrement recommandé face aux agressions armés (par une arme ou un autre objet : riposter avec une chaise face à un couteau, avec un parapluie face à une matraque, etc) ou lors de l'attaque par plusieurs agresseurs.

N'oubliez pas également qu'une fois votre défense terminée, vous ne devez pas vous "acharner" sur votre agresseur : vous sortiriez alors du cadre de la légitime défense. C'est évidemment également valable lors des défenses à mains nues.

On pourra donc distinguer les objets usuels que vous portez sur vous (et idéalement, avec lesquels vous avez appris à vous défendre AVANT de tenter quelque chose) : ceinture, sac, mallette, valise, stylo, journal, canne, parapluie, lampe de poche, clés, téléphone, veste, etc… et les objets usuels se trouvant autour de vous (ce qui suppose que vous soyez capable d'être attentif à votre environnement le moment venu, donc capable d'une bonne gestion du stress) :
- dans un café : chaise, verre, assiette, cendrier, couverts, journaux, …
- dans la rue : poubelle, détritus type bouteilles, canettes, … éventuellement bout de bois, cailloux, etc…
- dans votre voiture : gratte-glace, outils, lampe de poche, livre, plans, cartes, …

Attention cependant :
- choisissez avec soin votre objet : vous devez savoir vous défendre avec (il ne faut pas que vous soyez moins à l'aise qu'à mains nues ; si c'est le cas, autant ne pas prendre d'objet), et vous devez faire preuve de discernement par rapport à la proportionnalité : empoigner votre couteau à steak au restaurant peut finalement vous causer plus de tort que de vous emparer d'une chaise … Connaissez les effets de l'arme improvisée dont vous vous servez, et sachez les limiter en cas de besoin.
- ne pensez pas vous promener quotidiennement avec un objet en apparence anodin dans le but d'en faire une arme le moment venu, si vous ne pouvez pas justifier de son port (donc cela dépend de la nature de l'objet). Se promener continuellement avec un tournevis ou une clé à molette dans le but de vous défendre passera mal le moment venu, car il s'agira de préméditation : car que faisiez-vous avec une clé à molette en sortant de votre RDV business à 19h30 un soir d'hiver ?
- il faut également savoir à contrario que la menace ou l'attaque à l'aide d'un objet qui devient une arme est de même gravité que l'attaque avec une arme authentique. Menacer quelqu'un avec un couteau ou avec un bout de verre, avec une matraque ou une brique, c'est pratiquement la même chose aux yeux de la loi, tout comme braquer une banque avec un vrai pistolet ou un jouet parfaitement imité. C'est la peur générée qui est prise en compte, et non la réalité ou pas des dégâts éventuellement causés.

Bon entraînement

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 12:01

Lu dans Le Figaro du Jeudi 16 Octobre 2008, 20 Minutes du Mardi 21 Octobre 2008, DirectMatin du Mercredi 22 Octobre 2008

La presse s'est largement fait écho du nouveau projet de caméras de surveillance qui sera installé à Paris et qui a été présenté le 20 Octobre par le Préfet de Police Michel Gaudin. Baptisé "Plan 1000 caméras pour Paris", ce projet va quasi quadrupler, d'ici à fin 2009 (ou fin 2010 selon les sources), le nombre de caméras sur la voie publique (de 330 à plus de 1200), avec un budget conséquent d'au moins 44 millions d'Euros.

Alors qu'étaient privilégiés jusqu'à présent le centre ville, les bâtiments administratifs et les lieux de rassemblement (Champs-Elysées, place de la République, …), le nouveau plan prévoit détendre la captation d'images au niveau des rues de chaque arrondissement. Le but n'est pas d'équiper toutes les rues, mais de passer d'une logique de "protection des institutions à une logique de sécurité pour tous". Le bon sens doit donc présider à la mise en place des caméras : les besoins de gestion de l'ordre public ici, ailleurs la logique judiciaire, ici encore les problèmes de circulation.

On est donc sensé être loin du modèle britannique, les experts estimant qu'à Londres un citoyen lambda peut se faire filmer jusqu'à 300 fois par jour.

L'innovation la plus marquante, au delà de la qualité des caméras qui permettra une netteté que les équipements en place actuellement n'atteignent pas, c'est le fait que les images seront demain enregistrées, et conservées 30 jours (elles ne sont aujourd'hui que diffusées en direct dans une salle de contrôle). Les caméras elles-mêmes seront installées sur des poteaux à une dizaine de mètres de hauteur, à l'abri d'une bulle de plastique pour éviter le vandalisme. Elles ne pourront visualiser les intérieurs d'appartements riverains.

Les buts avoués de cette mise en œuvre de moyens vidéos est de pouvoir mieux suivre la fuite d'éventuels délinquants, ainsi que de prévenir les rassemblements suspects de gangs. Les forces de Police en espère surtout une meilleure orientation terrain des effectifs des forces de l'ordre, sur le terrain, en temps réel, ainsi que des éléments d'enquête plus fiables que des témoignages recueillis sous le coup de l'émotion.



Si Paris se dote ainsi qu'un nouveau réseau de caméras, les grandes villes de banlieue et de France ne sont pas en reste. Levallois Perret s'est équipé dès 1993, Lyon depuis l'an 2000. Clichy, Avignon, Cannes, Orange, Carpentras, Orléans, Strasbourg sont également équipées

Mais que sait-on réellement de l'efficacité de ces dispositifs ? En France pas grand chose, car aucune étude significative de la vidéosurveillance des espaces publics n'a été menée jusqu'à présent. Si l'on se tourne vers le modèle anglo-saxons, il semble que les résultats soient probants, pour peu que les caméras soient accompagnés des dispositifs adéquats : amélioration de l'éclairage public, médiateurs sociaux dans la rue, patrouilles de police, etc.
Reste à savoir dès lors si se sont les caméras elles-mêmes ou les efforts joints qui diminuent les actes violents ? La présence de caméras impacte peu sur le sentiment d'insécurité de la population, en tout cas.

Les experts s'accordent donc pour dire qu'il faut avant tout éviter d'espérer trop des caméras, et éviter de croire qu'elles peuvent tout faire et tout résoudre. 2 orientations semblent à privilégier : la prévention, avec le repérage en amont de problèmes, permettant l'envoi d'une solution adéquat et la résolution des délits, via des indices de bonne qualité. C'est d'ailleurs sans aucun doute la plus grande facilité à résoudre les cas, donc le fait que la "punition" du délit est plus certaine, qui décourage les criminels.

Reste à espérer que la délinquance ne va pas se déplacer vers les zones non couverte par les caméras, Paris devenant encore un peu plus calme, et certaines banlieues encore un peu plus démunie face à la violence.

Enfin, point important : l'augmentation de la probabilité d'être filmé exige une attention soutenu à la loi sur la légitime défense. Plus que jamais, en cas de défense, il faut que la proportionnalité de la riposte soit adaptée à la force de l'attaque. Si jusqu'à présent les témoignages des protagonistes et des témoins devaient permettre de démêler les nœuds de l'affaire, demain il se pourrait bien que la vidéo mette tout le monde d'accord, sans possibilité d'arranger la vérité.

Sachez donc ce que vous faites, afin de ne pas devenir 2 fois victimes : une fois d'un agresseur, l'autre fois de la justice.

C'est le sens de notre pratique au dojo. Bon entraînement.

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 11:45
Une petite vidéo bien sympathique pour les amoureux des animaux et du combat au sol (oui, oui, ça existe !).
Il est amusant de voir les similitudes de comportements entre des chiens qui jouent et nos propres mouvements lors de combat sportif : passement de garde, retournement, immobilisation, etc...
On notera également que chez les animaux comme chez les humains, lorsqu'il y a jeu ou sport, les techniques les plus efficaces ne sont pas utilisées, afin d'éviter les accidents fâcheux (qui vont contre le principe de survie de l'espèce).
A contrario, le combat de défense ou de survie, lui, fait intervenir d'autres techniques plus efficaces (morsures par exemple, dans le cas du chien).
Il est donc particulièrement important de bien connaître et comprendre la situation dans laquelle on se trouve, à savoir combat sportif avec règles ou combat de survie sans règles.


Partager cet article
Repost0
22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 14:15

(Vu sur le web)
A Madrid, pour le lancement d'une série de reportages sur les Arts Martiaux, la chaîne câblée National Géographic a équipé le mobilier urbain et certains arbres de vraies ceintures noires, avant d'y glisser des leaflets présentant le programme.
Une manière originale d'annoncer la nouvelle !
(Date de l'opération inconnue)


Partager cet article
Repost0
15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 13:04

Lu dans Libération du Mercredi 24 Septembre 2008.

Comme nous nous en étions fait l'écho, un décret du Ministère de l'Intérieur autorise les 20 000 policiers municipaux à utiliser le Taser, en complément ou à la place de l'arme à feu qu'ils sont autorisés à porter depuis l'an 2000.

Bien entendu, cette autorisation représente un nouveau marché qui est une aubaine économique pour la société Taser ainsi qu'une chance pour les policiers municipaux non équipés aujourd'hui. Pour ceux en possession d'une arme à feu, le port d'une arme dite "intermédiaire", à létalité réduite, constitue bien sûr un plus.

Etre capable de faire face à plus de situations, avec des risques moindre tant pour les forces de l'ordre que pour les fauteurs de trouble, semble une équation enviable.

Là où le bat blesse, c'est quand on voit les moyens de formation mis en œuvre.
Pour les utilisateurs actuels –police nationale depuis 2004, gendarmerie depuis 2006- le plan national de la police prévoit 2 jours de formation en interne pour un policier de terrain, durant lesquels 3 cartouches Taser sont tirés : 2 sans électricité et une "opérationnelle".

Cette expérience est "notoirement insuffisante", d'après un gradé interviewé par le journal. Il en va de même pour les autres armes en dotation : 14 cartouches tirées pour le pistolet Sauer 2022, 10 pour le flashball. 30 heures sont prévues pour le maniement du bâton (tonfa), mais seulement 12 pour le Taser X26.

Commentaire d'un autre policier cité dans l'article : "il y a contradiction entre la qualité et la quantité". "La tendance est à former vite", déclare ce même intervenant. Il estime pour sa part que "l'idéal avec une arme aussi sensible serait d'avoir 5 jours de formation : 4 pour le stage, le dernier jour pour l'évaluation".

Et cette problématique de temps se double de celle des locaux, le Taser ne pouvant être utilisé dans les stands de tirs, à cause des risques causés par la création d'un arc électrique dans un lieu qui accueille des résidus de poudre. Le repli consiste donc à investir des salles de cours classiques, qui sont moins adaptées à la pratique "live". Autre soucis, le Taser étant vendu mondialement, une partie du matériel de formation  théorique fourni est composée … de vidéos d'exemples d'utilisation sur le territoire américain ! Or la législation et les procédures sont très différentes entre nos 2 pays …

Cet état de fait re-soulève le point déjà débattu lors des cours de ju jitsu avec certains de nos élèves : il est plus handicapant d'essayer de servir d'une arme quelconque si on n'y est pas formé, que de se défendre avec des moyens peut-être moins efficaces, mais que l'on maîtrise bien.

Autrement dit, en cas de problèmes, n'essayer pas une nouvelle technique que vous maîtrisez peu, mais tenez-vous en à ce que vous connaissez. De même, n'achetez pas le dernier gadget de self-défense "à la mode" parce que "ça fait bien" et que c'était en publicité dans une revue, si c'est pour ne pas vous entraîner avec : vous risquez le jour venu d'être complètement bloqué, focalisé sur l'utilisation d'un objet qui vous est inconnu. (sans oublier les problèmes des conséquences légales liées au port et à l'utilisation de ce type d'objet).

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 16:33
Quittons quelques instants les sentiers du ju jitsu pour nous immerger dans un autre art japonais, celui de l'Origami.
 
Origami, de "Oru", plier, et de "Kami", papier, est le nom japonais de l’art du pliage de papier, dont les plus anciens exemples remonteraient aux années 1730. Cet art part en général d’une feuille de papier carrée, que l’on plie sans la découper ni la coller.

Autour de cet art, finalement peu visible hors du cercle des passionnés pratiquants, s'organise prochainement une exposition conçue par l'artiste Tuan Luong, par ailleurs professeur de Taï Chi Chuan.

La démarche de Tuan est intéressante car elle propose un éclairage sur notre monde contemporain : plutôt que d'utiliser des papiers spéciaux dédiés à l'Origami, il préfère plier ce qui lui tombe sous la main, qu'il s'agisse de ticket de métro, prospectus, journaux, emballages ou encore de papier aluminium (car ce gourmand traîne également en cuisine !).

On découvrira donc un bestiaire fantastique (chat, chien, lapin, araignée, ...), mais également des visages, un vaste projet autour de la grue, oiseau emblématique au Japon, et beaucoup d'autres créations.

Le tout à la galerie La Sensitive, 164 rue du Château dans le 14ème, du 28/10 au 30/12. Du lundi au samedi de 10h30 à 19h00.

Quelques oeuvres de Tuan Luong
ici
Le site du Mouvement Français des Plieurs de Papier ici
Partager cet article
Repost0
8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 10:18

Vu dans Libération du Jeudi 18 septembre 2008-09-19

A l'occasion de la sortie du livre de Robert Muchembled, "Une histoire de la violence. De la fin du Moyen Age à nos jours" (Seuil, 502pp., 21€50), le journaliste littéraire Jean-Yves Grenier nous livre un intéressant résumé commenté de l'ouvrage.

"Le recours à la violence physique est en constant recul en Europe occidentale depuis la fin du Moyen Age, malgré une légère remontée depuis les années 60. Norbert Elias, dans deux livres célèbres, expliquait cette spectaculaire évolution en évoquant un processus de «civilisation des mœurs» et de monopolisation de la violence par l’Etat. Explication éclairante mais pas entièrement satisfaisante selon Robert Muchembled, qui insiste sur la transformation radicale, entre 1300 et 2000, de la culture de la violence, qui passe du statut de «langage collectif normal producteur de lien social» à celui de tabou majeur. […]

L’hypothèse de l’auteur est que la violence homicide est liée aux mécanismes de remplacement des générations. Les adultes installés s’efforcent de tenir les [jeunes] célibataires mâles à l’écart de la société, afin de retarder le moment où ils prendront leur place. La violence juvénile résulte de cette tension et de la concurrence exacerbée qu’elle provoque. En échange du fait qu’ils acceptent une longue et pesante attente, en particulier pour accéder au marché matrimonial, les jeunes ont obtenu le droit d’exercer une violence plus ou moins ritualisée, mais parfois mortelle. Une preuve de cette permission tacite est la mansuétude, voire l’indifférence, de la justice, au moins jusqu’au XVIIe siècle, à l’égard des coupables d’homicides, d’autant plus s’ils sont de sexe masculin. En revanche, un puissant interdit social pèse sur la violence féminine, longtemps perçue comme plus dangereuse et «anormale», donc plus souvent sanctionnée. Jusqu’au XVIIe siècle, au sein d’un monde saturé de brutalité, la mort violente semble donc assez ordinaire, voire admise. […]

Le processus de pacification commence très tôt, selon Muchembled, dès le XVe siècle, et il n’est pas d’abord dû à l’État mais à l’essor des grandes villes […]. La civilisation des mœurs est née dans un terreau urbain, la concentration croissante de population rendait indispensable une régulation de la violence. Les édiles réussissent à désamorcer l’agressivité juvénile de deux façons. D’abord en canalisant les énergies dans des fêtes et des compétitions ludiques organisées entre les cités, ce qui renforce par ailleurs la cohésion urbaine au détriment des étrangers et des marginaux. La violence alors n’est pas bannie, loin de là, mais elle est mieux contrôlée grâce à cette «invention de l’adolescence». Ensuite en multipliant les emprisonnements, et surtout les lourdes sanctions pécuniaires contre les petits actes de violence afin d’empêcher le cercle infernal des vengeances mortelles, selon une logique qui rappelle la «tolérance zéro» des villes américaines d’aujourd’hui. L’expulsion ou le bannissement des plus agressifs a cependant un coût, car cette pacification urbaine provoque une aggravation de l’insécurité hors des enceintes de la ville et sur les grands chemins.

C’est au souverain et à l’Etat de s’occuper de ces marges, en mettant en place un système répressif plus centralisé, souvent au détriment des justices municipales. C’est ainsi que, en Europe, une profonde mutation des pratiques judiciaires se produit entre 1550 et 1650. Elle conduit à une véritable criminalisation de l’homicide et de l’infanticide, qui apparaissent à partir des années 1630 dans tous les Etats, catholiques et protestants, comme de véritables abominations. Faute de moyens, la monarchie multiplie les châtiments publics, dont l’aspect spectaculaire doit éduquer les sujets par la terreur, en particulier les exécutions qui deviennent dans toute l’Europe «un véritable théâtre sacré» […].[…] Muchembled [souligne] l’adhésion des petites gens à ces pratiques considérées comme nécessaires pour rétablir l’ordre de l’univers perturbé par le criminel. Cette pédagogie, particulièrement destinée aux adolescents, se montre redoutablement efficace, et elle provoque en deux ou trois générations une sensible réduction de la violence. Aussi observe-t-on, bien avant l’émergence des Lumières, un net recul de l’usage de la torture et des mutilations corporelles […].
Dans cette chronologie longue, il faut accorder une place à cette spécificité française qu’est le duel, «séquelle modernisée du droit de vengeance». Son importance historique tient au fait qu’il tend à autoriser à la noblesse le recours à la violence privée parce que la monarchie a besoin de guerriers aguerris pour ses conquêtes. Cette transformation d’une violence privée illégitime vers une violence publique et militarisée au service de l’Etat est un modèle qui servira d’exemple.

De 1650 à 1960, la violence est en effet à peu près apprivoisée en Europe grâce à l’expansion coloniale et les nombreuses guerres intestines qui permettent à la fois d’entretenir l’agressivité virile et de la canaliser afin qu’elle ne perturbe plus l’ordre public. Les bourgeoisies européennes du XIXe siècle peuvent ainsi s’enorgueillir d’avoir apprivoisé, grâce à l’armée mais aussi à l’usine ou à l’école, cette violence des classes populaires, de plus en plus perçues comme des classes dangereuses. Désormais, c’est le vol que la société ne tolère plus. Dès le XVIIIe siècle, en particulier en Angleterre, la justice sanctionne plus durement, parfois même de la peine capitale, ce qui n’était souvent perçu jusqu’alors que comme une affaire privée. «Le nœud du conflit symbolique» entre les générations montantes et les adultes est transféré vers la défense de la propriété.
Les violences urbaines, en particulier celles de novembre 2005 en région parisienne, sont à comprendre dans cette longue perspective historique. Leur caractère «protopolitique», leur déroulement en dehors de tout cadre établi, rappellent les révoltes paysannes du XVIIe siècle, elles aussi animées d’un fort sentiment d’injustice contre les humiliations quotidiennes et remplies d’une dimension festive. «Que ce soit au village voici un demi-millénaire ou dans les banlieues d’aujourd’hui, le fossé entre les générations se creuse donc moins par la volonté des fils rétifs ou agressifs que par celle des pères, qui veulent imposer un long rite de passage avant d’accéder à la plénitude de l’existence.» La fermeture du marché matrimonial a certes été remplacée par le chômage des jeunes, mais l’engendrement de la violence par la marginalisation est identique. «La fin de la violence est-elle possible ?» se demande l’auteur en conclusion. L’affrontement des générations exacerbé par la concurrence libérale ne laisse guère aujourd’hui de raison d’espérer."

Voici donc une intéressante mise en perspective historique de ce difficile sujet.
Vous pouvez retrouver l'article en entier ici

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 12:47
La date de sortie de notre ouvrage sur la self défense approche.
La bonne nouvelle, c'est que nous avons encore des bons de souscription, qui vous permettront jusqu'au 30 Octobre de bénéficier d'un tarif pré-commande sur l'ouvrage, au lieu du tarif plein (soit 15€ vs. 19€50).
Si vous êtes intéressés, venez voir Philippe à la fin des cours pour lui passer commande, il regroupera les demandes, ce qui vous fera aussi économiser les frais de ports.

Nous avons également des catalogues des publications de notre éditeur, là encore si vous souhaitez commander d'autres ouvrages, nous pouvons vous faire économiser les frais de port.

Elle est pas belle la vie ?

"Hein quoi ?". Si vous avez vécu dans une grotte durant les 6 derniers mois, et ne savez pas de quoi nous parlons, toutes les infos sur l'ouvrage "Protection rapprochée personnelle - Légitime défense et actions préventives" par Philippe Gouedard (Mission spéciale Production) se trouvent :
ici sur le site de l'éditeur
ici et ici, des articles sur notre blog.
Partager cet article
Repost0
3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 16:32

Commencer les arts martiaux, c'est toujours un grand moment, celui où l'on se confronte enfin à diverses influences personnelles, culturelles ou sociales, qui vous pousse à franchir le pas du premier cours d'essai :
- L'envie d'être "plus fort", de "savoir se défendre", de "gérer son stress ou ses émotions",
- Faire du sport, perdre du poids, être plus musclé,
- Les mystères des cultures asiatiques,
- La longue histoire des arts martiaux, et la filiation de maître à élèves,
- Le cinéma et ses héros,
- Etc

Et puis, bien sûr, il y a les mythes et les idées reçues : les techniques secrètes, tel art qui est plus fort que tel autre, le "cri qui tue", le coup de poing unique qui couche les adversaires, etc…

Et puis, en s'entraînant comme nous de manière plus spécifique à la self défense, après s'être pris quelques coups et après en avoir donné plus encore, on se rend compte d'une chose : c'est à la fois extrêmement simple et extrêmement difficile de se "débarrasser" d'un être humain.
Et à chaque fois, la frontière est ténue entre les petits détails qui font que "ça marche" et ceux qui font que "ça ne marche pas".

Et ce qui est vrai pour le défenseur, l'est aussi pour l'agresseur : c'est à la fois très simple et très difficile d'agresser quelqu'un. Les risques sont importants. Il est possible que ça rate.

Heureusement, il y a une technique secrète de notre art pour ceux qui veulent se défendre !

Oh, rien de bien spectaculaire, rien de "cool", rien que vous puissiez montrer à votre beau-frère un soir de réunion familiale histoire de frimer…

Juste du bon sens : votre but, si vous êtes réellement engagé dans une voie de self défense globale, comme nous prétendons l'être, c'est de rendre le plus difficile possible l'agression sur votre personne, les vôtres ou vos biens, tout en rendant simple votre riposte éventuelle.
C'est simple, mais c'est efficace. Si le rapport risques/ gains n'est pas en la faveur de l'agresseur, il y a peu de chances qu'il tente le diable et vous agresse.

Pour se faire, deux techniques seulement : la préparation amont et la vigilance.
Vous devez être vous même, vos proches et vos biens, dans un mode de préparation qui rend non intéressante ou difficile l'agression (ne pas étaler vos richesses, être habillé de telle manière à pouvoir fuir ou vous battre facilement, fermer vos portes à clé, mettre des alarmes chez vous, avoir enregistré les numéros de portable de vos proches et des secours, etc, etc…)
Vous devez ensuite au maximum voir venir les dangers potentiels et être alerte : c'est la deuxième mesure de protection efficace, votre toute première ligne de défense. C'est le seul moyen d'avoir le temps de faire des choix (changer de trottoir, faire demi-tour, appeler la police, …) au lieu de n'en avoir qu'un seul : se battre. (ou pire, être surpris une fois l'attaque lancée)

Cette "technique" de vigilance ne s'apprend pas à l'entraînement, où l'on se prépare le plus souvent au pire (la confrontation physique), mais c'est en l'appliquant dans votre vie de tous les jours, que vous maximiserez les chances de ne jamais avoir à vous défendre, où que si vous deviez le faire, vous soyez dans une posture qui vous favorise.

N'hésitez pas non plus à faire part de cette technique secrète de bon sens à vos proches… ce n'est finalement pas si secret que ça !

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 09:42
Vous n'êtes pas prêt de ne plus recevoir de "pourriels" vous vantant les mérites du Viagra, si l'on en croit les chiffres de l'éditeur d'antivirus McAfee.

Celui-ci constate que de plus en plus d'e-mails indésirables envahissent nos ordinateurs : 80% de nos e-mails seraient en fait des spams.
Nouveauté, de plus en plus de ces courriers sont traduits. Certes grossièrement, avec des traducteurs en ligne, mais cela suffit à augmenter leur taux de lecture. Ainsi aujourd'hui, un peu plus d'un spam sur 10 est en Français. Heureusement, le Français n'étant pas une langue très représentée à l'échelle du Net, nous sommes moins concernés par le phénomène que les anglophones ou les hispanophones.

Pourquoi un tel succès ? D'abord, parce que aussi incroyable que cela puisse paraître, ça marche ! Un peu plus d'une personne sur 1000 se ferait avoir, selon les chiffres avancés par l'éditeur.
Deuxième raison : c'est gratuit ou quasi gratuit. Ainsi, 70% des spams transitent par des machines infectées d'un virus, ce qui est gratuit pour les spameurs. Sinon, en version payante, un million d'adresses e-mails valides valent un peu plus de 50€, 50 millions 500€ et pour 300 millions il faut compter 1500€.

Vigilance donc. Vous n'avez pas fini de jouer de la souris pour mettre tout cela directement à la poubelle !
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Ju Jitsu Paris 16
  • : Blog développant des sujets ayant trait à la self preservation au sens large, à la self-defense en particulier et au ju jitsu.
  • Contact

A nos nouveaux lecteurs...

Bienvenu sur notre blog. Si vous venez d'arriver, nous vous recommandons la lecture de notre premier article qui vous expliquera mieux notre démarche. Vous pouvez le lire en cliquant ici.

Recherche

Protection Rapprochée

Le livre de Philippe Gouedard , intitulé "Protection Rapprochée Personnelle : légitime défense & actions préventives" est paru.
Il présente notre approche d'une self protection globale, qui commence en amont par un ensemble de conseils de prudence et de bon sens. Ce n'est donc pas un recueil de techniques.
Le livre est disponible chez les libraires réels et virtuels au prix de 19€50.